Le tout dernier rapport « State of the Global Workplace » de Gallup pour 2024 apporte une vision approfondie des conditions de travail à travers le monde. Ce rapport annuel, tant attendu, fournit des insights précieux sur l’engagement des employés, leur bien-être et les défis auxquels ils sont confrontés dans différents pays et régions. Analysons ensemble les points saillants du rapport, en mettant un accent particulier sur les chiffres européens, français et mondiaux.
APERÇU MONDIAL
À l'échelle mondiale, le rapport révèle des tendances préoccupantes mais aussi des opportunités d'amélioration significatives. Selon Gallup, l'engagement des employés a stagné en 2023, et le bien-être général des employés a diminué. Ces mesures, bien que toujours à des niveaux relativement élevés, montrent une absence d'amélioration après plusieurs années de gains constants. En conséquence, la majorité des employés dans le monde continuent de lutter au travail et dans leur vie personnelle, ce qui a des répercussions directes sur la productivité des organisations.
Chiffres clés mondiaux
- Engagement des employés : Seulement 23% des employés à travers le monde se disent engagés dans leur travail.
- Bien-être des employés : 41% des employés rapportent vivre "beaucoup de stress" au quotidien.
- Coût de la faible implication : Gallup estime que la faible implication des employés coûte à l'économie mondiale 8,9 trillions de dollars, soit 9% du PIB mondial.
FOCUS SUR L'EUROPE
En Europe, les tendances suivent de près celles observées à l'échelle mondiale, avec des nuances spécifiques à la région. Les niveaux de stress restent élevés, mais l'engagement des employés montre une légère variation en fonction des pays et des secteurs.
Chiffres clés européens
- Engagement des employés : En Europe, seulement 21% des employés sont engagés dans leur travail, un chiffre légèrement en deçà de la moyenne mondiale.
- Stress au travail : 39% des employés européens déclarent éprouver un stress important dans leur quotidien professionnel.
- Bien-être et politiques économiques : Les pays européens où il est perçu comme étant plus facile de trouver un emploi montrent des niveaux d'engagement plus élevés et moins de désengagement actif.
LE CAS PARTICULIER DE LA FRANCE
La France, comme beaucoup de ses voisins européens, fait face à des défis uniques en matière de bien-être des employés et d'engagement au travail. Les données spécifiques à la France mettent en lumière des aspects critiques qui nécessitent une attention particulière des dirigeants et des décideurs politiques.
Chiffres clés pour la France
- Engagement des employés : En France, seulement 19% des employés se disent engagés dans leur travail, un chiffre en dessous de la moyenne européenne.
- Stress et santé mentale : 43% des employés français rapportent éprouver un stress élevé au quotidien, légèrement au-dessus de la moyenne européenne.
- Impact économique : La faible implication des employés français contribue significativement à des pertes de productivité, ce qui représente un enjeu majeur pour l'économie nationale.
Le rapport Gallup 2024 sur l'état du lieu de travail mondial met en évidence des défis critiques mais également des opportunités pour les entreprises et les gouvernements de faire évoluer les pratiques managériales et les politiques économiques. En Europe, et particulièrement en France, il est impératif de se concentrer sur des stratégies qui favorisent l'engagement des employés et réduisent le stress au travail.
En mettant en place des pratiques de gestion plus efficaces et en améliorant les conditions de travail, il est possible de transformer ces défis en leviers de croissance et de bien-être. Le chemin vers un lieu de travail plus sain et plus productif passe par l'écoute active des employés et l'adaptation continue aux besoins changeants de la main-d'œuvre.
Pour en savoir plus sur les détails du rapport et découvrir des stratégies concrètes pour améliorer l'engagement et le bien-être des employés, consultez notre infographie du rapport Gallup 2024.
TÉLÉCHARGEZ NOTRE INFOGRAPHIE SUR LE RAPPORT GALLUP 2024 !
Explorez les données clés et les tendances révélées par le rapport Gallup 2024 avec notre infographie détaillée.
📈 Ce que vous découvrirez :
- Les insights les plus marquants du rapport Gallup 2024
- Les implications pour votre secteur ou organisation
- Des recommandations pour optimiser votre stratégie basée sur les résultats
Ne passez pas à côté de cette opportunité d'accéder à des informations précieuses !
👉 Téléchargez maintenant pour obtenir un aperçu complet du rapport Gallup 2024 !
Pour aller plus loin, découvrez ci-dessous le résumé du rapport Gallup 2023 :
L’engagement des salariés français toujours au plus bas
Ce rapport 2023 nous montre encore une fois que le niveau d’engagement au travail des Européens en général, et des Français en particulier, est au plus bas.
En effet, l’Europe est la région du monde qui compte le plus faible pourcentage de salariés engagés auprès de leur entreprise. En moyenne, seulement 13 % d’entre eux le sont.
En France, le chiffre est encore plus alarmant, avec 7 % d’engagés. Le pays se classe à la 36e place européenne. 37 pays apparaissent avec des données chiffrées dans ce classement. Seule l’Italie a un pourcentage d’engagement plus faible (5 %). Sur le podium, on trouve la Roumanie (35 %), la Macédoine du Nord (29 %) et l’Islande (26 %).
Un désengagement qui se traduit par du quiet quitting
Si à l’échelle européenne, seuls 87 % des salariés ne sont pas engagés, on ne compte que 15 % de collaborateurs activement désengagés. Le désengagement actif se traduit généralement par l’expression de ses désaccords avec l’entreprise, un désir assumé de quitter son entreprise, voire des actions de sabotage à l’encontre de certains projets.
72 % des salariés européens seraient donc en « démission silencieuse » ou « quiet quitting ». Cela signifie qu’ils n’effectuent que le strict minimum de leur travail et se limitent à l’exécution des tâches inscrites sur leur fiche de poste. Ils n’acceptent aucune responsabilité supplémentaire, ne font aucune heure en plus, ne s’investissent pas dans des projets qui ne les concernent pas à 100 %, etc.
Ce que les salariés désengagés aimeraient changer
Le rapport met en lumière les éléments que les salariés désengagés aimeraient changer.
La majorité d’entre eux (41 %) évoquent l’engagement et la culture de leur entreprise, à savoir :
- Une meilleure reconnaissance pour leurs contributions.
- Une meilleure relation avec leur manager afin de pouvoir s’exprimer plus librement.
- Une autonomie plus importante pour pouvoir être plus créatif au quotidien.
- La possibilité d’apprendre de nouvelles compétences, d’être assigné à des tâches moins répétitives.
- Plus de respect.
28 % des salariés désengagés préféreraient apporter des modifications concernant les salaires et les avantages sociaux :
- Avoir un meilleur salaire pour récompenser leur travail.
- Être payé à temps.
- Avoir une bonne option de restauration (cantine ou cafétéria) à disposition pour tous.
- Obtenir des indemnisations pour la garde de leurs enfants.
Enfin, le bien-être est évoqué à 16 %. Les salariés voudraient en particulier :
- Moins d’heures supplémentaires.
- Plus de possibilités de télétravail.
- Avoir des espaces confortables dédiés à leurs pauses.
- Que l’entreprise se préoccupe de manière plus sérieuse de la santé de ses salariés.
Des Français stressés au travail
Une autre information intéressante émane de la dernière étude Gallup : 40 % des Français éprouveraient beaucoup de stress au quotidien sur leur lieu de travail. Les salariés français se classent au 13e rang des Européens les plus stressés. À l’échelle mondiale, on note une augmentation significative du niveau de stress dans la majorité des pays depuis 2020 et la pandémie de COVID-19 (+ 5 % en moyenne). Ce niveau n’est pas redescendu depuis que la situation est moins alarmante.
On peut aussi noter que 17 % des Français ressentiraient de la colère de manière quotidienne. C’est plus que la moyenne européenne, qui est de 14 %.
Des Français qui ne sont pas prêts à démissionner
Alors que les Français ne sont pas vraiment investis dans leur travail, beaucoup préfèrent rester dans leur entreprise sans s’y épanouir que de chercher un nouvel emploi. 35 % des salariés français estiment en effet que la conjoncture n’est pas bonne actuellement, et que le temps n’est pas opportun pour changer de travail.
La majorité des Français est donc peu engagée, mais n’est pas forcément prête à quitter la stabilité de son CDI. Cela explique en partie le pourcentage si élevé de « quiet quitters » en Europe.
Salariés français peu engagés : quelles conséquences ?
Malgré le fait que les dernières études menées au sujet de l’engagement des salariés en France relèvent toutes le même phénomène, les entreprises continuent à peiner sur ce sujet.
Pourtant, avoir des salariés engagés est un facteur de performance non négligeable. Les collaborateurs impliqués dans leur entreprise sont en moyenne plus productifs, plus entreprenants et plus aptes à travailler en équipe. Ce sont également de très bons ambassadeurs, capables de répandre une belle image de votre entreprise auprès de leur entourage. Ils ont aussi tendance à rester fidèles à leur organisation, ce qui offre de la stabilité aux équipes et des coûts de recrutement et de formation diminués.
L’étude « State of the Global Workplace 2023 Report », initiée par Gallup, confirme que les salariés français sont très peu engagés auprès de leur entreprise. Ce désengagement a un coût important pour les organisations : l’estimation de Gallup est de 8 800 milliards de dollars de pertes annuelles à l’échelle mondiale. La première mesure à effectuer si vous souhaitez agir dans votre entreprise est de calculer votre taux d’engagement grâce à différents indicateurs. Cela vous permettra d’avoir une idée globale de la situation au sein de votre société, et d’agir en conséquence si c’est nécessaire.
Sommaire